Le treizième numéro de la Revue Française de Criminologie et de Droit Pénal est paru au mois d’octobre 2019. Dans ce numéro vous trouverez les contributions suivantes :
– « Lutter contre la violence en France » – Quelles leçons pouvons-nous retirer des exemples étrangers ? par Guillaume Jeanson et Heather Mac Donald
– Comment New-York a sauvé son métro, par Nicole Gelinas
– La militarisation de la police, un paradigme fragile : le cas israélien, parÉric Meynard
– Depuis l’hôtel Matignon retentissent des trompettes qui tentent d’effondrer les murailles lézardées protégeant encore du cannabis, par Jean Costentin
– L’illusion de la marijuana, par Steven Malanga
Fidèle à sa vocation interdisciplinaire, la Revue Française de Criminologie et de Droit Pénal réunit une nouvelle fois pour son treizième numéro des contributions variées émanant de théoriciens et de praticiens du droit pénal et de la criminologie.
Le 4 juillet 2019, à l’initiative des sénateurs LR Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, un colloque était organisé au Sénat pour tenter d’apporter de nouvelles réponses à la lutte contre les différentes formes de violence en France. Lors de ce colloque intitulé « Lutter contre la violence en France », le porte-parole de l’Institut pour la Justice, maitre Guillaume Jeanson, et Heather Mac Donald, chercheur au Manhattan Institute et experte pour l’IPJ, ont présenté les résultats obtenus aux Pays-Bas et aux États-Unis dans la lutte contre la criminalité.
Durant les années 1970 et 1980, le métro de New-York a connu une longue descente aux enfers. Les rames étaient délabrées et couvertes de graffiti, les couloirs du métro étaient devenus le refuge des sans-abris et des délinquants et les New-Yorkais désertaient le système de transport public, et la ville elle-même, qui perdait peu à peu des habitants. Mais à partir de la fin des années 1980, la ville et l’État de New-York commencèrent à mettre en oeuvre des réformes cruciales qui allaient permettre de rendre leur métro aux New-Yorkais. En fait, la spectaculaire diminution de la criminalité à New York a commencé dans le métro, et ce que la police a découvert en combattant la violence dans les souterrains de la ville s’est avéré essentiel pour remporter la bataille dans ses rues. Nicole Gelinas explique comment le métro de New-York est à redevenu sûr, et plus bondé que jamais.
La paramilitarisation, voire la militarisation des polices, est une thèse très développée depuis le début des années 1990, notamment par des auteurs américains, les États-Unis présentant de ce point de vue un cas a priori idéal-typique. Éric Meynard montre que, à y regarder de plus près, ce phénomène semble plutôt correspondre au procès à l’oeuvre depuis des décennies de professionnalisation. Le cas israélien, bien que très particulier, n’accrédite pas pour autant cette thèse de la militarisation.
Un « conseil d’analyse économique » placé sous l’autorité du Premier Ministre, vient de prôner la légalisation du cannabis. Il justifie sa proposition à partir de considérations essentiellement économiques. L’organisation étatique de la culture et de la vente du cannabis rapporterait au budget près de 3 milliards d’euros. Le professeur Jean Costentin rappelle pourquoi la légalisation du cannabis ferait exploser le nombre, déjà considérable, de ses consommateurs et développerait les multiples méfaits, pour le corps et pour le cerveau, des substances qu’il contient. Il montre également pourquoi les bénéfices économiques attendus ne seront pas au rendez-vous.
La légalisation du cannabis a le vent en poupe aux États-Unis. Cet élan vers la légalisation se nourrit de plusieurs affirmations qui sont en passe de devenir des vérités d’évidence : non seulement le cannabis n’est pas nocif, mais il est même thérapeutique ; légaliser le cannabis mettra fin à l’injuste emprisonnement de ses utilisateurs, particulièrement au sein des minorités visibles ; par ailleurs, la légalisation du cannabis contribuera à éliminer le marché illégal de la drogue et la violence qui l’accompagne ; dès lors qu’ils pourront réguler et taxer le cannabis, les États bénéficieront d’une manne fiscale, tandis que nous connaîtrons une ère de consommation responsable du cannabis. Steven Malanga montre que ces affirmations sont largement mensongères. Alors même que le mouvement en faveur de la légalisation du cannabis gagne du terrain, les journaux scientifiques accumulent les preuves de la nocivité de cette drogue d’un point de vue psychologique et social.
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